Le plasticien, flûtiste et saxophoniste Jon Gibson, l'homme des vents et musicien cofondateur du Philip Glass Ensemble, leader ausi du New Music Ensemble, est décédé le lundi 12 octobre 2020 à l'âge de quatre-vingts ans des suites de problèmes de santé survenus récemment. Philip Glass lui-même a confirmé la nouvelle sur les réseaux sociaux.
Même si ses oeuvres originales se comptent sur un peu plus d'une main, Gibson est considéré comme l'un des pères du minimalisme, son travail de performer se développant essentiellement à partir des années 1960. Il est intervenu au service de Terry Riley à partir de 1964 (In C le connaît) puis de Steve Reich au tout début des 70's, le jeune Reich ayant écrit pour lui un certain Reed Phase (saxophone et bande magnétique) en 1966. Parmi les autres musiciens aux côtés desquels il a pu s'investir : Christian Wolff, Arthur Russell, ou encore Annea Lockwood.
Jon Gibson a donc publié quelques enregistrements tout au long de sa carrière, à commencer par Visitations, influencé par ls travaux de Carlos Castaneda et pour lequel Glass avait mis la main à la pâte : c'est son label, Chatham Square, qui avait publié la chose en 1973. Two Solo Pieces allait suivre en 1977, autre œuvre majeure. Bien plus proche de nous dans le temps, en cette année 2020, le label de San Francisco Superior Viaduct (connu pour son attachement à l'œuvre) a publié Songs & Melodies, 1973-1977, collection d'enregistrements d'archives ayant donné succession à l'album Relative Calm de 2016. Hier mardi 14 octobre 2020, Philip Glass rendait hommage en ces termes à Gibson :
Notre ami, Jon Gibson 1940-2020
Jon Gibson était l'un des responsables des nouveaux langages musicaux issus des années 1960 et 1970. Jon a apporté la technique de la respiration circulaire à la musique et au Philip Glass Ensemble. Pour le dire franchement, la musique n’aurait pas eu lieu sans cela. Sa capacité esthétique et technique était essentielle pour la nouvelle musique. C’est pourquoi tout le monde voulait jouer avec lui. Il a donné vie à la musique. Nous l'aimions parce qu'il était Jon, une personne modeste et calme, et cela faisait partie de son charme. Mais il était une partie essentielle de la musique elle-même. Jon avait sa propre musique. C'était son propre contexte, personnel et émotionnel. Seul Jon Gibson sonnait de cette manière-là. Sans des musiciens comme Jon dans le monde de la nouvelle musique (NDLA : american new music), comment aurions-nous fait ?
