Une aventureuse du traitement acoustique. Depuis Phantone (2019), Salvi avait travaillé sur plusieurs projets, soit dans un cadre solo soit en collaboration avec d'autres (Valentina Magaletti, Lafawndah, The Pyramids, Evan Parker...). Elle se frottait à tout : les milieux du cinéma, de la danse, du théâtre, de la photographie et de la musique. Mais c'est toute seule que la harpiste basée à Porto Angélica Salvi revient cette fois-ci. Elle sortira un nouvel album intitulé Habitat le 4 novembre chez Lovers & Lollypops : une collection de huit compositions originales qui la voit approfondir son exploration, le signal de la harpe étant traité en temps réel par des effets choisis, en vue d'obtenir des résultats ciblés en termes de texturation. Chaque travail évoquera une "mémoire sensorielle spécifique".
Le premier extrait d'Habitat est "Crina" (du portugais crinière ou crin), et peut être découvert en vidéo ici même. Salvi le décrit comme "la sensation de monter à cheval... un voyage dans l'inconnu". La vidéo a été réalisée par le cinéaste portugais André Gil Mata et s'inspire de la pochette de l'album. "[Mata] a dit qu'il aimait vraiment regarder mes mains quand je jouais. Selon lui, c'est comme une danse", explique la musicienne. "Il a imaginé mes mains mimétisées avec un habitat naturel. Je lui avais dit que j'imaginais une ambiance mimétique dans tout l'album : avec de l'eau, des plantes, du sable… alors il a choisi des plantes, de la mousse et de l'eau."
Habitat a été créé et enregistré dans le home studio d'Angélica, dans le but de reproduire et traiter à 100% le son en temps réel, au fil d'une performance réalisée en conditions live. Le son est brut, l'artiste se refusant à se lancer dans un travail de post-production. Voici, en quelque sorte, le son "de la vérité". Tous les sons présents sur l'album sortent de la harpe et des pédales utilisées pour traiter le son en direct. Rien d'autre.
