Les rêves sont un refuge. Celui qui a créé l’imagerie iconique de l’album A Broken Frame, de Depeche Mode, n’a pas su quitter son sommeil, celui de la nuit du 29 janvier 2024. La nouvelle a été confirmée par son associé Vaughn George : "J'ai le cœur brisé mais je chérirai chaque conversation, le temps que nous avons passé ensemble et toutes les expériences merveilleuses. Repose en paix mon ami."
Brian Griffin, né à Birmingham en avril 1948 et diplômé de la Manchester School Of Art en 1972, laisse au monde un héritage. Il avait rejoint Londres après sa diplomation pour y devenir photographe de mode. Il travaille, entre autres, dans le journalisme économique (pour la revue Management Today) et connait peu de temps après les premières reconnaissances.
En 1974, la Grande-Bretagne le récompense pour son cliché 1974 Rush Hour, London Bridge. Dans le courant des années 1980, Griffin se spécialise dans la photographie d’entreprise, dans une optique et un style que certains ont qualifié de "réalisme capitaliste", dont nombre de commentateurs considèrent qu’il est un précurseur. Mais la création sonore l’attire aussi, en parallèle - et fortement.
Alors Griffin s’est fait un nom dans l’imagerie musicale après son passage à Stiff Records. Et seul un bilan parle : Griffin laisse derrière lui tous ces visuels qui marquent l’inconscient collectif, pochettes et images créées autour d’artistes aussi divers, outre DM, que Siouxsie & The Banshees, The Psychedelic Furs, Ultravox, Iggy Pop, Peter Gabriel, R.E.M. ou encore Echo & The Bunnymen. Son objectif a régurgité la pulpe des arts populaires subversifs des années 1980. Time ne s'y était pas trompé qui, au début des années 1990, avait récompensé son travail initial pour Depeche Mode.
La photographie de Griffin aura, enfin et inévitablement, fait les grands titres. Parmi les périodiques ayant publié ses images : Rolling Stone, The Sunday Times, The Sunday Telegraph, The Observer.
