La voix des morts et des sacrifiés, la voix de la mémoire du génocide, celle qui couvre plusieurs octaves, se nomme Diamanda Galás. La grande dame de l'avant-garde, du blues et du gospel hanté rééditera prochainement le disque qui la fit découvrir au monde : son premier album, The Litanies Of Satan, dont les bandes ont été remasterisées par Diamanda elle-même à partir des sources analogiques originelles parues en tout premier lieu via Y Records. Pour ce faire, Galás a opéré en compagnie de l'ingénieur son Heba Kadry. La nouvelle édition sera rendue disponible en plusieurs formats : CD, LP et version numérique à partir du 1er mai.
Mais 2020 ne se résumera pas à cette reparution. Diamanda Galás prépare de nouvelles choses et annonce dans un communiqué de presse qu'elle sortira un nouveau morceau de piano solo de vingt-et-une minutes intitulé "Deformation". Ce sera un peu après la reparution des Litanies, en juillet.
"Deformation" rend mémoire aux "soldats mutilés et infectés" qui finissent "dans des hôpitaux et des entrepôts industriels dans toute l'Allemagne pendant et après la Première Guerre mondiale (...). Dans les hôpitaux, les mutilés subissaient des opérations expérimentales et les personnes infectées se retrouvaient confinées pour protéger le bien-être mental et la santé physique des citoyens de l'État."
Retour confirmé aux affaire pour Diamanda Galás, qui a repris le contrôle de son fond de catalogue l'année dernière et, par suite, a commencé à mettre à disposition sa musique sur des services de streaming légaux.
