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Les incessants crépitements de l'ombre

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Musique
05/08/2020

Immortal

Demonaz vs. Horgh : nouveau rififi autour des droits sur le nom

Genre : black metal
Contexte : Refondation d'Immortal sans Abbath, parution de 'Northern Chaos Gods' en 2018
Photographies : source : Immortal official FB
Posté par : Emmanuël Hennequin

Ces dernières années, Immortal devient un sujet de justice récurrent. Après les remous internes dont les médias s'étaient fait le relais à l'époque de la séparation avec le chanteur et guitariste Abbath, voici que les membres restants se disputent la propriété des droits sur la marque. Harald "Demonaz" Nævdal (fondation du combo en 1990, avec à l'époque Olve "Abbath" Eikemo) et Reidar "Horgh" Horghagen (batterie, arrivé en 1996) exposent leur différend, d'ordres juridique et administratif.

À l'époque de la séparation avec Abbath, les juges norvégiens avaient attribué le nom Immortal à Demonaz et Horgh. Aujourd'hui, le conflit surgit entre les deux musiciens en raison du fait que Demonaz aurait enregistré le nom Immortal auprès de l'Office Norvégien des Brevets, et l'aurait fait à titre exclusif. Cette formalité a été effectuée en juillet 2019. L'enregistrement a été approuvé par l'instance administrative, créant supposément des droits à son seul avantage sur l'exploitation commerciale de la marque. Une manière d'ordonner, mais qui débouche sur un nouveau chaos.

Horgh, qui n'a pas eu en temps et heure connaissance de la démarche de Demonaz (ambiance), a décidé de faire appel de l'enregistrement... et l'affaire vient d'être jugée en sa faveur. Ainsi et depuis cette décision, Demonaz n'est plus le seul titulaire des droits. Et le batteur de préciser au média norvégien VG, à l'appui de sa démarche : "Il ne m'est jamais venu à l'esprit d'enregistrer la marque moi-même, comme Nævdal vient de le faire, et je me suis retrouvé à devoir me battre pour conserver les droits que j'ai acquis au cours d'une longue carrière dans ce groupe. C'est depuis de nombreuses années une grande partie de mon gagne-pain."

Rififi. Demonaz, de son côté, désapprouve l'issue judiciaire en l'état et déclare au même VG, à l'appui de son raisonnement, qu'il est "le seul membre originel restant du groupe [et] également le seul à avoir figuré sur toutes les sorties du groupe." Ce à quoi Horgh [photo] oppose l'histoire et la co-construction dont Immortal a fait l'objet à partir de 1996 : "Nous avons conjointement, en tant que groupe, construit la marque Immortal" dit-il, "et il est donc normal que [cette dernière] fasse l'objet d'une copropriété". 

Les plans de carrière semblent diverger, et pareil déballage peut ne pas faire bon effet. Mais la communication du batteur prend soin d'exprimer son désir personnel de voir Immortal réexister en tant que collectif et renouer avec la performance live : donner des concerts "a toujours été mon objectif, et je sais que c'est quelque chose que les fans d'Immortal veulent et attendent depuis longtemps. J'espère qu'à long terme nous pourrons réussir à mettre ces désaccords derrière nous, et de nouveau regarder vers l'avenir en tant que groupe."

Ces déclarations de Horgh interviennent après qu'Abbath a déclaré au au journal norvégien Dagbladet qu'il n'était pas personnellement opposé à une réunion intégrale d'Immortal, prenant acte au passage de sa propre responsabilité dans la déconfiture. Les faits et gestes de Demonaz seront surveillés de près dans les temps à venir, mais une chose est à peu près certaine au regard des récents développements : l'esprit du collectif est sérieusement mis à mal, et l'incertitude grève l'hypothèse de sa reconstruction.