L'artiste est spectateur du monde, et de sa perception tire une substance, une matière, appelez ça comme vous voulez. Avec l'artiste miltimedia Sam An (Phoenix), cette matière est son. Lana Del Rabies est sa créature electro-dark / industrial / darkwave / goth noise - et elle revient avec un troisième album studio, Strega Beata, successeur d'In The End I Am A Beast (2016) et Shadow World (2018). Les fruits nouveaux sont ceux d'un trauma non résolu, et le risque était de se perdre en route.
"Il existe un type spécifique de chagrin qui vient du fait d'être témoin de la brutalité de ce dont les humains sont capables les uns envers les autres", dit Sam. "Si ce chagrin n'est pas traité, il est voué à se manifester également sous forme de brutalité, alors un autre événement soudain et tragique peut se produire. J'avais besoin de réévaluer ce que je voulais dire parce que mon monde et ma perspective avaient encore changé. Suivre la tragédie, ou essayer de le faire, peut laisser l'impression d'être impuissant ; et l'une des façons de se sentir en contrôle consiste à passer par des actes de destruction. Mon impulsion personnelle vers la destruction a presque mis fin à ce projet."
Strega Beata (traduction approximative : "Blessed Witch"), dans lequel le travail vocal a pris une importance certaine, conte un "mythe apocalyptique" à travers des compositions denses et texturales, au croisement de divers genres de musiques sombres. Le premier extrait est "The Plague", à découvrir ci-dessous - un aperçu de ce que le disque vous ouvre à revoir de votre rapport au monde, dans l'espoir de trouver le moyen de mettre fin à des cycles de destruction. "Je pense", dit l'artiste, "que ce disque est la fin d'un cycle destructeur pour moi".
> LANA DEL RABIES
- Strega Beata (Gilgongo Records, 17/03/2023)
Tracklist :
01. Prayers of Consequence
02. A Plague
03. Master
04. Mother
05. Grace the Teacher
06. Mourning
07. Hallowed is the Earth
08. Reckoning
09. Apocalypse Fatigue
10. Forgive
