La compositrice, chanteuse et multi-instrumentiste danoise Myrkur (au civil Amalie Bruun) est une femme libre et progresse sans s'offrir toujours aux prédictions. Elle trace sa route. Alors qu'elle vient de vivre l'expérience de la maternité, Bruun revient avec un nouvel album pétri d'une culture scandinave qu'elle se plaît toujours davantage à explorer : Folkesange, qui sort le 20 mars chez Relapse Records. Virage : cette fois, Bruun abandonne le black metal pour une évocation raffinée et frappée du sceau folk le plus traditionnel, combinant compositions anciennes et nouvelles.
Myrkur vient de dévoiler le premier single "Ella", selon elle "le résultat d'années d'étude, de jeu et d'écoute de la musique folk nordique traditionnelle. Ceci est ma version d'une nouvelle chanson folk, racines plantées dans l'histoire et dans le passé. C'est mon ode à l'humanité et notre lien avec la nature - un rite de passage en tant que femme, et rituel de renaissance dans la mer. (...)". Les choses ne jaillissent pas de nulle part : "Il y a trois ans, j'avais partagé une vidéo où j'interprétais une ancienne composition folk scandinave jouée à la nyckelharpa. Suite à cela, j'ai réalisé éprouver un besoin profond de créer un album qui s'inscrirait dans cet univers, mais aussi le fait que d'autres personnes que moi souhaitaient elles-mêmes entendre cela. J'ai donc commencé à rechercher de vieilles chansons à réinterpréter ainsi qu'à écrire mes propres morceaux, et ce dans le respect de cette tradition. [Le titre] 'Ella' s'inscrit dans ce mouvement."
La narration, les rites de passage et l'invocation d'une continuité qui traverse le temps impriment la musique folklorique, et Folkesange est présenté comme "puisant dans tous ces courants dans leur forme la plus essentielle." L'orientation du travail s'inscrit dans une approche puriste du genre, exempte de sur-interprétation et marquée par un souci d'économie. L'album a suscité l'utilisation de divers instruments traditionnels (nyckelharpa, lyre...) mais Myrkur ne souhaite pas que ce disque soit présenté comme une "pièce de musée". Sa résonance est actuelle et a bénéficié d'une production spatiale signée Christopher Juul (Heilung). Cinématographique mais intime, Folkesange diffuse un état de rêverie sans limites et porte une ambiance élégiaque. Expérience immersive promise, en même temps qu'un forme de renaissance folklorique païenne - un diapason "qui lie le personnel et l'universel".