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Les incessants crépitements de l'ombre

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RIP
15/06/2025

Damian 'DDDMix' Weber

(Bak XIII, Atlantide, Klik...) La fin est proche, chantons en cœur dans l'alégresse | End Of Transmission

Genre : EBM / synthpop / metal / industrial / electro / gouaille / conscience politique et sociale
Photographies : Photographie : DR (1) / Brice Beillant (2)
Posté par : Emmanuël Hennequin

Le sérail, les proches ou l'entourage, ceux qu'il a fait danser, le nomment Dada. Damian Weber, l'homme plus connu sous le nom de Bak XIII (fragrances dancefloor, electropop, EBM, punk, indus, metal), celui dont nombre de ceux qui ont croisé sa route louent la sympathie, la générosité et la chaleur - nos collègues de Verdammnis parlent d'un être "facétieux et caustique", les photographies de mentent pas - n'est plus ; et le nombre de ceux qui le pleurent n'est pas calculable. Associés à son nom, ceux des projets Atlantide, DJ Jeff & Damian, Klik ou Nitrotek (entre autres). L'ultime post de Damian, sur son Facebook, est un simple hommage au géant des mondes electro/EBM Douglas McCarthy (Nitzer Ebb), disparu lui-même cette semaine.

Les fans de BAK XIII connaissaient la roublardise du projet suisse, et son amour des locutions latines. Lisez les titres des albums parus depuis le début du XXIème siècle... Le format long en date de 2021 s'intitulait Memento Mori (souvenez-vous toujours qu'un jour vous mourrez) et à l'époque de sa parution, Damian s'était entretenu avec le connaisseur Laurent Courau pour La Spirale. Le regard qu'il posait sur le monde, était d'une clairvoyance brute, sans se départir d'un espoir.

Dès les premiers échanges (époque pandémie), vous entendiez la résonance authentique  d'une parole tenue sur le monde : "Nous vivons un age sombre. Une économie illisible et sans plus aucune limite est devenue le gouvernail d’un bateau, ivre depuis bien longtemps. Un système où tout le monde participe au désastre en se déchargeant de toute culpabilité sur les autres. L’issue n’est pas de l’ordre de la prophétie, elle pourrait simplement être calculée comme étant aussi inéluctable que logique. Nous aimerions bien qu’un autre mode de pensée émerge de ce chaos, un espoir." 

Celui qui se disait "esclave de ses nécessités intérieures" demeurait au fil de l'entretien dans un ton de conviction en l'art et d'une discrète gouaille, comment échapper à la sienne ?, et il émergeait aussi de sa discussion avec Courau de très bonnes raisons de continuer à faire les choses : "L’art est une invention humaine qui ne tue personne. Je pense que passer son temps à essayer de créer de l’émotion chez les autres est noble."