Obsküre ne serait sans doute pas vraiment ce qu'il est aujourd'hui sans la présence au monde de personnages clefs tels que Vaughan Oliver : souvenirs de nos premiers disques dans les années 1980, de nos premières passions et émois en écoutant Cocteau Twins, Wolfgang Press, Dead Can Dance, His Name Is Alive, Modern English, X-Mal Deutschland ou This Mortal Coil. Ces moments à se perdre dans les visuels oniriques que créait Vaughan avec 23 Envelope pour le label 4AD, avec pour partenaire orginel Nigel Grierson.
L'annonce de son décès le 29 décembre 2019, faite initialement par Adrian Shaughnessy (designer et co-éditeur de la collection Vaughan Oliver: Archive) évoque une fin "paisible" et bien entourée.
La nouvelle nous attriste inévitablement, tant l'homme a été une source inspiration et de rêves, et a créé ce lien unique entre art graphique et évocation sonore.
Depuis l'annonce de sa mort, les témoignages affluent : les mots de Simon Raymonde (Cocteau Twins : "I know he was a wonderful father and a great man. Very funny with impeccable taste in music, art and cinema as you would expect. … It goes without saying that his work during the ’80s and ’90s changed cover art for ever, and not just albums, but books, too. Thanks for some beautiful memories Vaughan.").
Et puis les gens de Pixies, The Breeders. Tanya Donelly.
Il y a le message aussi, très personnel, d'Ivo Watts-Russell (fondateur de 4AD) à lire ici, tandis que 4AD évoque l'homme en ces termes : "We are incredibly sad to learn of the passing of Vaughan Oliver; there was no-one else like him. Without Vaughan, 4AD would not be 4AD and it’s no understatement to say that his style also helped to shape graphic design in the late-20th century. In 1980, he was the label’s first employee, designing his first sleeve for the Modern English single ‘Gathering Dust’ before going on to create iconic works for the likes of Pixies, Breeders, Cocteau Twins, This Mortal Coil, Throwing Muses, Lush, Pale Saints, TV On The Radio, Scott Walker and countless others. The Guardian said his designs were “abstract, dreamlike, elegant” and they weren’t wrong; he gave both us as a label and our musicians an identity and a voice. We will miss you Vaughan and our thoughts are with your family and friends. We were blessed to know you and will forever be thankful for all you did."
Vaughan, qui aspirait à "élever le banal vers le surréalisme", était quelqu'un de très actif et de pas très facile à obtenir en interview. Et il y a six ans en arrière, en période de Noël, nous avons eu l'honneur inattendu de recevoir un appel de sa part. Il était enfin prêt pour un entretien. Nous avons décidé de ressortir ce texte prochainement, sur www.obskure.com, afin de rappeler à notre manière l'importance de ce visionnaire sur le monde de la musique.
