Digital Media / Dark Music Kultüre & more

Actualités

Les incessants crépitements de l'ombre

Image de présentation
Musique
26/04/2021

Waiting For Words

Les concerts du confinement, sur disque

Genre : synth-pop / electro-pop
Photographies : Marie-Laure Duarte
Art visuel : ClubSigner + (live vol.1) Marie-Line Broage
Posté par : Emmanuël Hennequin

Waiting For Words, initialement, ne voyait pas tout à fait 2020 comme elle s'est finalement déroulée. La pandémie de Covid-19 et le confinement ont totalement chaviré les prévisions du groupe synth-pop, mais c'était une question d'adaptation et de courage, très certainement. Seules vos actions transforment vos vies et Zen et ses collègues ont décidé de prendre le contrepied d'une année dont les contours programmaient désunion et déprime. Et il en a certainement fallu, de la motivation et un sens de l'organisation, pour repenser une année qu'eux-mêmes voyaient comme "cuvée unique" : un trentième anniversaire fêté dignement au Gibus en compagnie de The Essence, un nouveau single ("Egocracy - noREAKTION remix"), la reparution de l’album Egocracy sous forme d’un pack triple-CD surchargé de contenus bonus (reprises, remixes, extended versions), un DVD des clips d’Egocracy, le retour dans WFW du batteur historique Fred "El Lute" Montana, mais enfin et surtout une troisième partie de tournée live qui devait permettre au groupe de nouer avec les territoires belge, allemand, espagnol et renouer avec l'Angleterre après ses trois dates de 2019 : ça en faisait des projets...

Quel a donc été le problème principal en 2019, pour eux comme pour une foule d'autres musiciens ? Maintenir le contact avec le public. Alors ils s'y sont employés : pas moins de trois concerts diffusés en streaming live, en direct depuis leur studio, et avec trois formules différentes. Renouveler l'expérience, une manière d'avancer.

Il y a d'abord eu, confinement oblige, le trentième anniversaire avec une performance en configuration minimale impliquant Soe et ZeN pour le trentième anniversaire (captation les 24 Mars et 1er Avril 2020, diffusion  Youtube). Puis est venu juin, avec une formule trio (Peter Rainman aux claviers) sur la plateforme Twitch, dont les développement récents s'extraient du terrain de jeu originel du gaming. Puis une dernière expérience live a eu lieu en substitution de la seconde date de report du Gibus, avec un WFW au grand complet, de nouveau sur Twitch. Au menu, entre autres choses, quelques surprises : une cover inédite d’Indochine ("Station 13") et, oui oui, deux nouvelles compositions ("La Voix des Ombres" et "Hedonism"). Still life : WFW continuait donc de créer, et ne s'est pas gêné pour le faire savoir.

Ces moments seront fixés sur deux supports live audio séparés avec un premier volume compilant plus d’une trentaine de titres (sets de mars et juin), et un second avec le live assuré en octobre. Le support vidéo ne sera pas en reste : le groupe a finalisé un montage v2.0 avec remix pour chacune des prestations. Elles apparaîtront progressivement sur Youtube.


"Ces lives ont permis de nous maintenir dans une dynamique créative et de soutenir le public privé de l’oxygène que représente les concerts", dixit le groupe, qui ne ment pas sur l'état d'esprit 2020 : "Ca a quand même été très compliqué à gérer humainement. Le streaming, ces dix dernières années, a profondément attaqué la solidité financière des musiciens et le seul truc qui nous restait pour rentabiliser notre travail et financer nos productions, c’était les tournées, le merchandising, les DJ sets, etc. Là ? Eh bien on nous a tout coupé et nous étions proches de la faillite. Mais comme on dit, 'crise = opportunité'. Alors on s’est (encore) relevé", dit Zen.

"Je pense que ça s’en ressent avec ces trois lives", poursuit-il. "On a là trois ambiances vraiment différentes. La première performance, avec Soe, est empreinte d’une certaine mélancolie et, surtout, d'un état de choc. La copieuse setlist que nous avons proposée, plus de deux heures trente de live, traduit presque une boulimie, c'est une overdose de musique pour compenser cette situation du premier confinement. Bon, nous n'étions pas non plus en train de déprimer et les performances de titres comme 'Curse, Curse', 'Cause I do believe' ou 'Travelling Man' sont très punchy. WFW a aussi beaucoup joué avec les projections visuelles et un montage vidéo assez soigné sur chaque titre, tout en conservant le côté 'diffusion live et les petites imperfections qui vont avec. Sur la performance de juin avec Peter, on sent l’optimisme et le dynamisme revenir grâce à cette nouveauté, le live en direct via Twitch, l’interaction avec le public via le chat et surtout, la présence d’un semblant de public en studio avec l’équipe technique et quelques proches. Quant au dernier, avec tout le line-up et la batterie, ce n’est que du bonheur. Au point de se risquer sur de nouveaux titres répétés quelques heures avant."

À découvrir sur pièce.
Isolation Live Vol 1 : sortie le 7 mai
Isolation Live Vol 2 : sortie le 4 juin