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Ténèbres, puits sans fond. Obsküre plonge, fouine, investigue, gratte et remonte tout ce qu’il peut à la surface

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Interview
07/03/2024

Anja Huwe

"Les codes, c'est tout ce que nous avons dans la vie"

Genre : synth rock / electro / trip hop / dark rock
Album : 'Codes' (Sacred Bones, 08/03/2024)
Posté par : Mäx Lachaud

En novembre 2023, je me suis enfin décidé à visiter cette ville qui me fascine depuis des années, Hambourg. Logé dans une sorte d'hôtel de passe plus ou moins encore en activité, à deux pas de la Reeperbahn, l'environnement se limite à des cinémas porno, clubs de striptease, bars de marins, d'étranges musées privés, des fastfoods et des salles de concert qui ont un temps vu passer des figures mythiques de la scène allemande. La musique a toujours occupé une place importante dans cette cité portuaire. Après avoir visité une exposition à la galerie Capitis où figuraient de nombreuses icônes du post-punk et de la new wave allemande (FM Einheit, Mona Mur, Anja Huwe, Klaus Nomi, Nina Hagen, Kraftwerk...), j'ai la chance, par le biais de Klaus Maeck (premier disquaire punk de Hambourg et ancien manager d'Einstürzende Neubauten), de pouvoir rencontrer l'ancienne frontwoman d'X-Mal Deutschland qui me parle pour la première fois de son retour à la musique et du nouvel album, Codes, qui paraît chez Sacred Bones ce 8 mars 2024. Le lendemain, elle part d'ailleurs signer son contrat avec le label. En janvier, l'annonce officielle est faite sur les réseaux sociaux, non seulement de la parution de ce premier véritable album solo, mais aussi de la publication d'une compilation rassemblant les 45 tours et morceaux encore très imprégnés de punk de la période où le groupe était signé sur le label Zick Zack, avant de se développer et de devenir une figure majeure du rock gothique des années 190 à la signature chez 4AD pour les albums Fetisch (1983), Tocsin (1984) ou l'excellent maxi Qual (1983). L'enthousiasme est au rendez-vous, et de nombreuses bonnes nouvelles arrivent pour les fans, dont la box tant attendue de ces enregistrements sur 4AD.

Basé sur le journal intime d'un adolescent parti vivre dans la forêt en Biélorussie durant la seconde guerre mondiale pour devenir un partisan, Codes rassemble neuf chansons très variées, où se combinent des influences disparates (trip-hop, metal-indus, spoken word, post-punk, synthpop...) mais qui se révèlent au final cohérentes de par ce concept et cette histoire servant de fil conducteur. Avec Mona Mur aux manettes, Anja Huwe explore les registres vocaux. Difficile de ne pas être ému alors que le chant s'envole sur les guitares grinçantes et noisy de Manuela Rickers (ex-X-Mal Deutschland) et sur des lignes de basse entêtantes ("Zwischenwelt", "Living in the Forest"). L'ensemble est néanmoins plus électronique et se tient aisément, sans en appeler à une nostalgie 80’s. Éclaircissements avec Anja Huwe en direct via Zoom le 25 janvier dernier.

Obsküre : Pourquoi revenir à la musique aujourd'hui, après plus de trois décennies?
Anja Huwe : En 2020, on m'a demandé de chanter sur un morceau, ce n'était pas la première fois qu'on m'approchait pour ça mais le garçon était très amical et la chanson me plaisait. Il m'avait envoyé une version basique avec quelques-unes des paroles. J'ai demandé à Mona Mur si elle serait d'accord pour qu'on se retrouve et qu'on essaie de faire quelque chose. C'était pendant la pandémie et on n'avait plus rien à faire, plus d'expositions, tout s'était arrêté. J'ai pris le train de Hambourg pour Berlin, on a essayé et ça a marché. La personne qui m'avait contactée fait partie d'un groupe de heavy metal de Tel Aviv, Tomorrow's Rain, dont le prochain album sort en avril, Ovdan. J'y apparaîtrai au chant. Nous avons pas mal communiqué, je lui ai demandé d'où venait sa famille, laquelle est originaire de ce qu'on appelle la Biélorussie aujourd'hui. Son grand-père avait dû quitter sa famille pour des raisons que nous connaissons tous et il est parti dans la forêt biélorusse pour devenir un partisan. Il tenait un journal et son petit-fils m'en a envoyé des pages dans lesquelles il parle de sa vie dans des bois vraiment sombres et profonds. J'ai été fascinée par ce récit de survie : que t'arrive-t-il quand tu vis seul dans la forêt ? Il n'avait que dix-sept ans et s'appelait Moshe Shnitzki. C'était en 1942. Mon imagination a commencé à s'enflammer. J'ai pris des extraits de ce journal. Je les ai envoyés à Mona et lui ai dit qu'il fallait que nous fassions quelque chose avec ça. J'ai écrit mes propres poèmes sous cette influence, et je me suis dit : pourquoi n'en ferions-nous pas de la musique ? Mona était d'accord, mais je lui ai dit que si cela se faisait, il fallait la guitare de Manuela Rickers. C'est ainsi que le travail sur cet album a commencé.

Avec Mona Mur, vous avez commencé vos carrières au tout début des années 1980 mais dans des styles et environnements distincts. De quand date votre amitié ?
Au début des années 1980, avec des amis comme Klaus Maeck (producteur et cinéaste), Frank Ziegert (le chanteur d'Abwärts), Christiane F, FM Einheit, nous vivions tous en colocation dans un appartement du quartier de Sankt Pauli. Mona sortait avec Frank Ziegert, donc nous nous sommes rencontrées à cette époque. Plus tard, j'ai fait une couverture pour elle et nous ne nous sommes jamais perdues de vue. Je l'ai toujours appréciée et sa façon de travailler, même si ce qu'elle fait n'est pas le type de musique que j'écoute. Elle est brillante, éduquée, avec une forte personnalité. Je fais mon truc, elle fait son truc mais on ne se dispute jamais. C'est une approche plus intellectuelle où nous partageons nos idées et les développons ensemble. C'est très rare. Je la respecte et l'apprécie beaucoup. Mais au final, nous ne nous connaissons que depuis récemment.

L'album est très dense, très riche en sons, en instruments. Avez-vous fait appel à des personnes extérieures ?
Pas vraiment. C'était vraiment un travail avec l'ordinateur, les samples et l'électronique que j'apprécie aussi. C'était nouveau pour moi de ne travailler qu'avec des ordinateurs, si ce n'est la présence de Manuela qui est une personne que j'aime et dont j'adore la façon de jouer. Olaf Boqvist qui jouait dans le groupe Mutter a aussi contribué de ci de là, sur des parties de percussions ou de basse. Il est également artiste peintre. En général, j'avais les paroles, puis nous choisissions un type de son, quelque chose de lent, d'un peu trip-hop ou de plus sombre. Puis nous ajoutions les guitares de Manuela. Ensuite je chantais des parties, et ça prenait forme. Puis à la fin, on ajoutait d'autres sons. Quand c'était terminé, on envoyait le tout à John Caffery, qui était formidable. Il travaillait des jours et des jours sur une seule chanson et il a transporté cette matière dans une autre dimension.

John Caffery est connu pour son travail avec de nombreux groupes mythiques, de Joy Division à Einstürzende Neubauten, de Gary Numan à Die Toten Hosen. Aviez-vous déjà travaillé ensemble dans les années 1980 ou était-ce la première fois ?
On se connaît depuis très longtemps mais nous n'avions jamais travaillé ensemble. Il m'a dit qu'il avait toujours eu envie de travailler avec moi et je lui ai dit la même chose. C'était très amical et ça n'a jamais ressemblé à un travail. Et on peut sentir ce plaisir à l'écoute.

Qu'est-ce qui t'a vraiment émue dans ce journal de Moshe Shnitzki, et as-tu ajouté des thèmes personnels à cette histoire ?
Ce qui m'a intéressé dans un premier temps, ce sont les bois sombres. Qu'est-ce que cela fait de vivre parmi eux ? On sait qu'en Biélorussie, c'est dangereux, il y a les marécages. Comment peut-on survivre ? Cela me terrifiait et je me posais beaucoup de questions. Puis il y a cette phrase que disait le grand-père et que l'on retrouve dans l'album : "Les codes c'est tout ce que nous avons dans la vie." Si tu perds tes codes, tu te perds toi-même. Nous avons tous des codes, dans notre façon de communiquer, dans ce que nous faisons... Cette idée m'a fasciné, et c'était inspirant pour moi de me remettre à écrire. Mais c'était pareil avec X-Mal Deutschland. J'adopte des choses et je les retranscris dans des mots différents. J'essaie d'utiliser des mots qu'on n'entend pas habituellement. Je recherche cette poésie, sombre mais positive aussi. C'était différent d'X-Mal Deutschland dans le sens où, aujourd'hui, je suis davantage consciente des mots que j'utilise. Je sais ce que je fais. Au début du groupe, c'était presque comme un besoin ou une autre manière de travailler. J'étais la chanteuse et je m'occupais de ma partie. Mais là c'était les paroles et la musique ensemble, créer une atmosphère en mêlant les deux.

Le sujet reste noir, comme l'image que pouvait rendre X-Mal Deutschland avec des paroles parfois violentes et mystérieuses…
Je n'ai jamais été une personne dépressive ou lugubre. Les textes que j'écrivais à l'époque étaient comme un manifeste pour faire les choses totalement différemment des autres groupes allemands. J'utilisais juste des mots que personne n'utilisait. Aujourd'hui, vu que j'en suis consciente, je n'utilise pas les mêmes mots que ceux que j'aurais choisis à cette époque. Si j'utilisais les mots habituels qu'on peut entendre dans la musique allemande, cela deviendrait des chansons d'amour ou des choses comme ça, et je n'écris pas des chansons d'amour. Je les apprécie mais ce n'est pas ce que je fais. Il y a un sens caché. La chanson "Skuggornas", par exemple, parle aussi de mon histoire. De bonnes et de mauvaises choses me sont arrivées. Je le mets dans la chanson mais ce n'est pas moi non plus. Il y a une distance.

Es-tu comme une narratrice, comme dans un livre ?
Quelque part. Je me suis inspirée de ces journaux. J'ai gardé quelques mots mais j'ai changé beaucoup d'éléments pour les adapter à la façon dont je vois les choses. Je ne suis pas sûre que ce soit comme un livre, car chaque portion est différente et elle se suffit à elle-même. J'essaie juste de dire au mieux ce que je souhaite communiquer. Au début, l'album s'appelait The Codes Of The Woods et nous l'avons réduit à Codes, quelque chose de plus basique.

Les ambiances sont très variées d'un morceau à l'autre. Quel genre de musique écoutes-tu en ce moment ?
Je fais de la musique mais je n'en écoute pas vraiment. Je ne suis pas une fan. Je peux apprécier le trip-hop à la Massive Attack mais je n'achète pas de musique. Je comprends la musique et c'est difficile pour moi de découvrir de nouvelles choses. J'espère désespérément que quelque chose de nouveau arrive mais les choses se répètent. Je pense aussi à ces "vieux" groupes qui continuent à sortir des disques et c'est toujours la même chose. Du coup, quand j'écoute de la musique, j'en reviens à des disques plus anciens. J'ai redécouvert récemment le travail de Gavin Friday et des Virgin Prunes. C'est un poète, j'aime son travail, mais il n'y a rien de nouveau que je pourrais te citer.

La façon dont la musique s'écoute, se partage, se procure, est devenue très différente ces dernières décennies, mais aussi les technologies ont beaucoup changé. Et sur l'album, tu fais appel à ces nouvelles manières d'enregistrer, de composer. Même faire des interviews, comme en ce moment en visio sur Zoom, c'est autre chose. Revenir à la musique, c'est aussi se plonger dans ces nouvelles technologies ?
D'abord en travaillant avec Mona, qui est dans la musique électronique et qui utilise des ordinateurs, j'ai découvert de nouvelles manières de faire. J'ai vraiment apprécié. C'est la même chose avec les graphismes. Avec certains programmes, tout est devenu tellement plus simple. Plus besoin de coller, de découper, etc. Ce n'est pas moi qui m'occupe de cet aspect, mais je peux dire ce dont j'ai envie. Mais pour ce qui est de l'industrie musicale, c'est autre chose. Je comprends que les choses sont différentes aujourd'hui, mais je ne suis pas du genre à faire plein d'interviews sur Zoom parce que je veux voir réellement la personne avec laquelle je travaille. Son comportement, son langage, être les yeux dans les yeux. Et c'est la même chose avec les autres médias, comme Instagram. J'ai un compte que je n'ai pas utilisé pendant des années car ça me prend du temps, et je veux travailler, créer. Je sais que c'est important dans le monde actuel mais ce n'est pas la façon dont j'ai envie de procéder. J'aime découvrir de nouvelles choses, j'essaie de suivre l'évolution du monde mais… plus parce que j'y suis obligée, que par envie.

Avec ces nouvelles technologies, on peut aussi se rendre compte de l'impact d'X-Mal Deutschland aujourd'hui, notamment avec tout ce que propose Internet, et il y a eu la ressortie des deux premiers singles qui ont tous été précommandés en 90 minutes. Que penses-tu de l'impact de ce groupe dans lequel tu as été impliquée sur toute la décennie 1980 ?
Je ne regarde pas en arrière. Je fais mes choses, je les développe. Cela fait partie de mon histoire, donc si on veut m'en parler, je suis tout à fait ouverte à ça. Il y a beaucoup de personnes qui ne vivent que pour et par leur passé, ce n'est pas du tout mon cas. Mais je suis surprise de voir le grand nombre de personnes qui s'intéressent aujourd'hui à ces vieux enregistrements. Il y a aussi le fait qu'à un moment, nous avons disparu et personne ne savait ce qui s'était passé. Et nous voilà aujourd'hui. Mon mari est très surpris, mais il est du genre : "Je te l'avais dit !"

C'est vrai que disparaître, crée du mythe. Mais peut-on revenir sur ce qui s'est passé après la fin d'X-Mal Deutschland ?
J'ai fait beaucoup de choses ! Je suis constamment en train de créer. Quand j'ai arrêté de faire de la musique, je suis entrée dans la scène acid house à Londres et à l'Hacienda. Une amie avait écrit une émission sur cette scène house pour la chaîne Viva, l'équivalent allemand de MTV, je l'ai rejoint en tant que productrice et monteuse pour cette émission, qui a bien marché à l'époque. C'était la seule sur le sujet en Allemagne. Je voyageais beaucoup, j'allais filmer à Chicago, Detroit, en Australie, partout ! Après j'ai eu envie de partir à New York et de faire des documentaires sur la musique. J'ai réussi à obtenir ma carte internationale d'assurance et je suis partie. J'ai commencé à travailler sur mon art, mes peintures mais je n'étais pas encore sûre car je voulais garder un pied dans la musique aussi. Puis quelqu'un à Leeds m'a demandé si je voudrais faire partie d'une équipe d'artistes pour une nouvelle marque cosmétique, The Illamasqua Art Team, qui s'est créée avec Alex Box, moi et Dave Vanian des Damned. On m'avait contacté pour la couleur. Dave Vanian avait été contacté pour la musique. De fait, je n'ai pas arrêté de bouger entre Leeds, Londres, New York et Hambourg. Puis j'ai commencé à faire des expositions. Les gens qui me connaissaient d'avant ont commencé à acheter mes toiles. Mais quelque part, la musique a toujours été là. Je ne l'ai jamais vraiment abandonnée.

Beaucoup de gens attendent après les ressorties des disques sortis sur 4AD et sur l'idée d'une éventuelle boîte incluant tous les classiques de cette époque 1983/1984. Qu'en est-il ?
Cette année c'est la bonne ! J'ai déjà travaillé dessus. On vient de recevoir les designs. Ce qui est drôle, c'est que quand ils ont parlé de ce boxset la première fois, ils m'ont demandé si on avait des choses à proposer de spéciales. J'ai parlé des premiers 45 tours. Ils ont trouvé ça super mais il ne s'est rien passé pendant trois ans. Quand on a fini mon album solo, je leur ai envoyé et leur ai dit que s'ils voulaient, ils pouvaient le sortir aussi. Ils n'ont pas réagi. Aucune réponse ni de New York ni de Londres. À un moment, je me suis soumise à l'idée qu'ils ne sortiraient jamais cette box. J'ai donc donné ces deux singles et mon album solo à Sacred Bones, et maintenant 4AD est énervé. J'ai reçu des messages de personnes qui y travaillent qui ont dit, "quel dommage". Il y a quelques temps en arrière, j'ai reçu un mail d'Ivo Watts-Russell (NDLR : le précédent boss et esprit du 4AD des années 1980) qui vit maintenant dans le désert du Nouveau Mexique, il m'a envoyé juste une ligne : "C'est un sacré putain d'album !" Pour moi, ce genre de retour, ça veut dire beaucoup. Une personne qui revient de mon passé et qui m'a aimé à une époque. C'était important pour moi d'entendre ça.

Oui, ce label et le travail de Vaughan Oliver et 23 Envelope pour les visuels du groupe ont été très importants et ont marqué l'esprit des gens.
Chris Bigg de 23 Envelope a d'ailleurs fait le logo sur mon album. Et Vaughan Oliver a été très important parce qu'il est arrivé à 4AD au moment où nous sommes arrivés aussi. Nous étions très proches et c'était une personne vraiment unique. Il faisait son truc de son côté et il nous présentait le produit fini. Je peux prendre l'exemple de l'album Tocsin, nous étions venus avec l'idée d'ailes de corbeaux, noires, superbes, et il nous a présenté cette image bleutée. Et Wolfgang (NDLR : le bassiste de X-Mal) s'est exclamé : "Foutus pigeons !" Il faisait les choses telles qu'il voulait qu'elles soient, il était fantastique et talentueux. J'étais à Newcastle l'année dernière pour une rétrospective de son œuvre. Il y avait une vidéo géniale où il parlait de son travail avec Pixies… et quel humour il avait ! Manuela Zwingman, la batteuse, avait quitté le groupe et était restée à Londres car ils ont été en couple à un moment. Il y a aussi un lien à ce niveau.

J'ai vu une photo de toi l'année dernière avec Miki de Lush. Es-tu encore en contact avec certains groupes de cette époque phare de 4AD ?
Très peu. Juste certains comme Colourbox, Miki, Ray Conroy, le frère de Mick Conroy de Modern English. De temps en temps, on peut se revoir, mais c'est rare. Ils vivent aux quatre coins de la planète. Au final, je vois plus les designers et les photographes.

Qu'est-ce qui va suivre après Codes ? Je suppose que tu dois être sollicitée et certaines personnes aimeraient te voir sur scène. Ou est-ce que Codes était juste un projet et tu vas passer à tout autre chose ensuite ?
Je n'en sais rien car je n'ai pas eu le temps de me poser pour y réfléchir. Hier, j'étais encore à Berlin où nous avons travaillé sur des remixes avec Mona. On continue. Mais quand l'annonce a été faite de ce nouvel album, j'ai reçu des tas de messages. J'ai eu des propositions pour faire des concerts en Australie, en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, mais… il n'y a pas de groupe ! J'ai besoin de temps pour y réfléchir. Je ne suis pas sûre que cela se fera. Quelque chose se passera, mais quoi, comment, où, je n'en sais rien. J'avoue que je suis dépassée. Je ne m'attendais pas à tout cela. J'ai fait ce projet, c'est tout. Je ne sais même pas ce que j'ai envie de faire. Peut-être des showcases ? Peut-être des choses qui mêleraient art et musique ?... Je serai heureuse de dire oui mais au moment où nous nous parlons, je ne suis sûre de rien.