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Album
11/09/2025

Autumn Tears

Crown Of The Clairvoyant

Label : The Circle Music
Genre : darkwave néoclassique / orchestral / cinematic
Date de sortie : 2025/09/22
Note : 76%
Posté par : Oliviër Bernard

Deux ans ont passé depuis la sortie de Guardian Of The Pale, que nous avions chroniqué avec une certaine retenue. L’emphase développée par la troupe de Ted Tringo nous semblait à la fois dotée d’une belle richesse texturale et teintée de superficialité. Il faut dire que la formation américaine a le goût du grandiose. Sur le dernier disque, plus de soixante-dix musiciens (et non des moindres) avaient été conviés à l’aventure. Cette fois encore, Autumn Tears convoque un nombre impressionnant d’instrumentistes et de chanteurs, pour un rendu toujours plus symphonique et cinématique ! Nous relevons par exemple une nouvelle fois la présence de Francesca Nicoli (Ataraxia), apportant son grain de voix unique sur deux morceaux : "Ancestral Premonition" et "The Knell of my Birth-Hymn".

Comme son prédécesseur, Crown Of The Clairvoyant débute par une courte pièce de style oriental. "Silhouettes at Sunset" évoque évidemment Dead Can Dance avec son ambiance mystique et sa douceur sombre. Cette introduction dénote totalement avec le reste de l’album. Dès "Lunar Coronation", nous entrons de plain-pied dans un univers onirique et épique où les élans orchestraux héroïques sont rois. Ainsi, la puissance proposée ici impressionne. Les percussions assènent un tempo lent et martial, impliquant l’auditeur dans une narration musicale réjouissante et en même temps très… mièvre. En effet, l’ensemble est lumineux, porté par des chœurs masculins et féminins grandiloquents. En somme, la bande originale parfaite pour un film de fantasy ! Retenons aussi la finesse des arrangements réalisés en particulier par Tringo.

Ce cru 2025 est une véritable prouesse et ce, pour plusieurs raisons. En premier lieu, Autumn Tears parvient à conserver une unité de ton tout le long de l’opus. Les morceaux se succèdent en gardant une esthétique commune. Le piano ouvre la brèche de façon délicate la plupart du temps, pour ensuite laisser se déployer toute une gamme d’instruments classiques. Et la liste est longue ! Violon, alto, violoncelle, contrebasse, harpe, flûte, trombone, tuba, hautbois, trompette… En second lieu, le remarquable travail réalisé sur les parties vocales. Le chant féminin expressif de Caroline Joy Clarke est mis à l’honneur avec une justesse qui renvoie aux meilleurs moments du metal symphonique (Nightwish en tête). Le timbre est limpide, accentuant l’émotion, bien que le côté opératique force un peu la dose !

Crown Of The Clairvoyant est construit pour s’adapter à des images évocatrices. La palette sonore est fascinante. Tringo agit comme un véritable chef d’orchestre proposant des crescendos/descrescendos constants, sortant du contexte strict de la darkwave néoclassique. Le bonhomme est clairement à la hauteur de ses ambitions, il se rapproche complètement du scoring hollywoodien. Mais à nouveau, attention à ne pas tomber dans une préciosité stérile ! Car le risque est ici de faire œuvre de démonstration virtuose. Ainsi, certaines pistes laissent un peu froid comme "Ghosts and Empaths", à cause de cet excès de lyrisme. En revanche, d’autres sont plus subtiles, diffusant une mélancolie délicate assez jubilatoire : "Martyrdom - Catharsis (where Gods go to die)", "The Light that shapes us" ou "Crown of the Clairvoyant".

Tracklist
  • 01. Silhouettes at Sunset
  • 02. Lunar Coronation
  • 03. Ancestral Premonition (feat. Francesca Nicoli)
  • 04. Ghosts and Empaths
  • 05. The Knell of my Birth-Hymn (feat. Francesca Nicoli)
  • 06. Bloodline Offering
  • 07. Martyrdom - Catharsis (where Gods go to die)
  • 08. The Light that shapes us
  • 09. Crown of the Clairvoyant