Digital Media / Dark Music Kultüre & more

Chroniques

Musiques, films, livres, BD, culture… Obsküre vous emmène dans leurs entrailles

Image de présentation
Album
10/12/2025

David Galas

The Nihilist

Label : These Hands Melt
Genre : gothic rock / darkwave
Date de sortie : 2025/12/12
Note : 82%
Posté par : Mäx Lachaud

Actif depuis le début des années 1990 au sein du projet Lycia, on avait surtout remarqué David Galas avec la sortie de son premier album solo, The Cataclysm en 2006. Par la suite, le multi-instrumentiste a continué à auto-produire des albums fort recommandables mais à la diffusion assez confidentielle. Ceux-ci pouvaient s’éloigner du son purement gothique américain des origines pour lorgner parfois vers le néofolk, le rock alternatif, l’ambient ou le métal, tout en restant des œuvres définitivement noires : The Happiest Days Of My Life (2009), The Ghosts Of California (2011), A Long Hard Road To Nowhere (2018), October Rising (2022), A Dark Place To Hide (2023), Rituals Of The Dead (2023). Avec ce nouvel opus, le musicien affirme son désir de revenir à ses racines post-punk dans les années 1980, et clairement on peut dire que c’est le disque le plus immédiat, direct et accessible qu’il ait jamais sorti.

The Nihilist se divise en deux parties. Sur la première, les ambiances americana du passé laissent place à des hymnes pour les dancefloors goth, avec mélodies accrocheuses et formats radiophoniques (les morceaux tournent autour de 3 minutes). Exit les longues plages lentes et lourdes, un titre comme "Halo" est sûrement ce que l’artiste a fait de plus pop. Les influences sont clairement affirmées et nous renvoient à un âge d’or de la scène. Il y a du Mephisto Walz dans "Syndrome", du Red Lorry Yellow Lorry dans "You’re a Needle in my Arm", du The Mission dans "The Color of Gray", du Asylum Party dans "Pilar of Sorrow", du Clan Of Xymox dans "Slow Burn" et même, plus loin dans l’album, la basse de "One last Moment" nous rappelle indéniablement le son de Joy Division. Voix sépulcrale, rythmique mécanique et épurée, basses traitées à l’effet flanger, guitares solaires, synthés atmosphériques, tout vise à l’efficacité, même si les arrangements restent particulièrement soignés ("The Color of Gray" avec ses cordes et guitares acoustiques). On est surtout surpris car jamais la musique de Galas n’a été aussi fun même si les paroles gardent une noirceur ("Atrophy"). On ne peut s’empêcher de se dire que des changement ont eu lieu dans sa vie personnelle tant une chanson comme celle-ci frôle la légèreté.

La deuxième partie du disque va, quant à elle, développer une autre facette, plus lente et plus proche des ballades néofolk notamment sur "Cloud of Despair" ou "Psilocybin", ce dernier pouvant évoquer le projet Naevus. L’interlude cinématographique "SECT XXV" annonce la transition – c’est une série de titres plus expérimentaux et dark ambient qu’il a lancée dès son premier album. Et à partir de "The Nihilist", le changement de son est évident. Les riffs de guitares sont plus psychédéliques, même si la basse de "Peeling Skin" rappelle le Sisters Of Mercy des débuts et "Midnight Movie" est encore empreint de deathrock. L’album en revient donc au son mélancolique qu’on lui connaissait ("Retribution"), avec parfois des envolées totalement éthérées (le final très réussi de "One last Moment").

Galas traverse une grande période de créativité ces dernières années et ce Nihilist fait parfaitement le lien entre ses racines et les nouvelles voies plus douces vers lesquelles il souhaite diriger sa musique. Enthousiasmant.

Tracklist
  • 01. Syndrome
  • 02. You're a Needle in my Arm
  • 03. Halo
  • 04. The Color of Gray
  • 05. Pillar of Sorrow
  • 06. Slow Burn
  • 07. Atrophy
  • 8. SECT XXV
  • 09. The Nihilist
  • 10. Peeling Skin
  • 11. Midnight Movie
  • 12. Retribution
  • 13. One last Moment
  • 14. Cloud of Despair
  • 15. Psilocybin