Rien ne disparaît pour toujours, d’ailleurs tout cela n’est pas un hoax. Il l’a promis, juré, craché, enfin bon – allez, on veut bien le croire sur l’action, (ce satané farceur de) David Thrussell.
Projet de bande originale concoctée – non, ce n’est pas un hoax, ah, mais ! – pour le film orienté luxure aimable Eros Maximus, cette série de cinq versets orchestraux et suggestifs (à peine treize minutes de musique) devait à l’origine (2005, dit l'histoire) servir un étalage de corps romains rutilants, en conversation charnelle avec toutes créatures susceptibles d’entrer dans le champ de la caméra. Tant que les gens sont d’accord…
Mais si les gens ont été d’accord, rien ne s’est passé comme prévu. Un financier se retire, et patatras ! (Ce n’est pas un hoax, arrêtez avec ça.) Aujourd’hui seulement donc, le label Ant-Zen, dans un esprit de sauvegarde, donne officiellement vie à cette collection de pièces au charme doux et chaud, orchestrations couchées par Die Teufelsmaschine sur la base des écritures de Thrussell (celui de Snog et Black Lung, oui). Ce dernier, pour la petite histoire, a assimilé cette collection à un "Caligula sous stéroïdes". Elle est bien bonne, celle-là ! Ant-Zen sait fournir les punchlines, alors nous lui volons celle-là sans vergogne.
Les ambiances (orchestrales, gentiment psychédéliques et bossa) d’Eros Maximus ont tout pour vous mettre à l’aise et vous faire faire autre chose lové(e)(s) dans votre canapé – et quand bien même vous n’auriez rien d’une impératrice ou d’un empereur – que de continuer à vous promener sans but dans les couloirs sans fin des offres de contenus des plateformes, surtout si la personne (ou les) qui vous accompagne(nt) souffle(nt) de dépit devant ce qui défilent. Changez de propo, c’est le moment – et s’il vous passe par la tête l’idée d’immortaliser ce moment sur pellicule, là nous déclinons. Nous avons notre pudeur, non mais, et puis vous n’aviez qu’à prévoir le truc un peu avant, au lieu de vivre ce moment fugace et intense qui restera (associé à cette bande-son) dans vos souvenirs.
Ce sera toujours ça.
