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Album
29/04/2025

Derma

Gran Monoplano

Label : Ant-Zen
Genre : retro-future pop / electronica / electro-pop / ambient synthwave
Date de sortie : 2025/04/14
Photographie : Marianna Miozzo (2022)
Note : 75%
Posté par : Emmanuël Hennequin

Gran Monoplano est loin d’être une première pour Derma et quand bien même leurs toutes premières productions remontent à une trentaine d’années, non, ils n’hibernent plus. Les premiers pas du projet incarné par Massimo Magrini (protagoniste principal du très culte Bad Sector, et au départ de Jesus Blood) et Ricchardo Bianchi (Idiotoma, Unità Suaono Di Base), remontent au milieu des années 1990 (un format album en cassette, à l’époque, chez Luce Sia) mais la machine est rélancée : quatre ans depuis la dernière parution (Signore E Signori, Buonanotte...), est-ce tant que cela ?

Sur ce nouveau format long, la paire est inventive : le menu est ouvert en dynamiques, riche en textures. Catalogue de propositions, uni en style et par des voix un brin détachées : formule toujours aussi profonde en intention que distrayante par sa forme finale, détaillée et inspirée par les sons des années 1970 et 1980. Eux, transportés dans une production aux manières d’aujourd’hui : les matières premières ont une vibration vintage mais les reliefs rutilent, ce qui donne parfois cet effet electro kitsch, d’une désarmante intentionnalité (le moment "Crinolina"). Fun house ! Et la paire ne vous laisse pas de répit. Les desseins cosmiques ambiancent une electro minimale aux relents coldwave sur l’épisode d’après ("Quelli") avant de vous relancer dans une course éperdue avec la musculeuse electro-EBM introduite par le bruit du peuple dans le stade, la liesse ("Campioni dei Mondi"). N’allez pas courir avec Gran Monoplano dans le casque, ou alors ce sera du fractionné.

Derma, en 2025, propose une authentique collection de chansons – car oui, c’en sont vraiment. N’imaginez pas retrouver ici des atmosphères pénétrantes et cosmiques de Bad Sector (ceux qui savent, savent) : le binôme a clairement pour intention de s’amuser avec vous / de vous amuser par une série de loops mutins et qui miment une vision futuriste à l’ancienne ("Giochi senza Frontiere"). Ils veulent que vous dansiez. Et il y a une manière, l’action s’inscrit dans un paysage. Le parfum des influences et procédés issus de ces scènes qu’ils disent inspirantes (kraut, coldwave), se ressent dans la froide hypnose de certaines tourneries (celles du titre éponyme, par exemple).

Entrés semble-t-il dans un désir de produire plus régulièrement et de donner vigueur au projet commun (le troisième morceau porte en titre le nom du groupe - symbolique, non ?), le binôme Magrini / Bianchi assied avec Gran Monoplano un style ferme, texturé, à la fois dynamique et suggestif. Un amusement sérieux, une manufacture au style consommé.

Tracklist
  • 01. Paroliamo
  • 02. Chi ama brucia
  • 03. Derma
  • 04. Giochi senza Ffrontiere
  • 05. Gran Monoplano
  • 06. Intervallo
  • 07. Crinolina
  • 08. Quelli
  • 09. Campioni dei Mondi
  • 10. Immagini di Repertorio
  • 11. Roma secondo Estratto 1