Nous avions quitté Gost en 2019 sur un Valediction assez décevant, qui peinait à trouver une véritable direction entre la synthwave des débuts et le metal. Entretemps, James Lollar a monté un projet plus orienté goth, avec sa femme Tracy, sous le nom Burnt Offerings avec lequel ils ont sorti deux singles. Restait à savoir si ces nouvelles expérimentations allaient avoir une influence sur le successeur de Valediction.
La première chose à noter concernant ce nouvel album intitulé Rites Of Love And Reverence est qu’il s’agit d’un disque conceptuel : Gost a expliqué qu’il était centré sur le sujet de la sorcellerie et qu’il avait collaboré avec la photographe danoise Nona Limmen (qui a notamment travaillé avec Chelsea Wolfe) pour l’artwork. En examinant la tracklist, on remarque également la présence de Tracy Lollar sur deux titres, sous son nom de scène Bitchcraft. Et musicalement, "Coven", le premier single, marque effectivement un certain changement. Gost a abandonné le maquillage black metal et même s’il reste quelques passages criés, le chant est majoritairement clair. Rites Of Love And Reverence est un disque d’ambiance, presque cinématographique dans son approche. Si l’on pouvait reprocher à Valediction de n’avoir pas véritablement su trouver son identité, ce n’est pas le cas ici.
Si l’on apprécie la tonalité goth présente sur "Bound by the Horror" et "A Fleeting Whisper", grâce au chant plus sombre de Gost, dès lors que le chant est plus neutre, il se révèle assez monotone - à l’image du titre "The Fear", pourtant pas désagréable musicalement – voire presque agaçant comme sur "November is Death". Le contrepied pris par le titre final, "Burning Thyme", est en revanche une agréable surprise. La première partie du morceau sur laquelle Gost est accompagné d’une guitare acoustique et des cordes n’est pas sans charme, avant qu’il revienne à un son plus convenu. On retiendra également la présence de l’orgue sur "Blessed be", qui aurait peut-être gagné à être davantage utilisé.
Rites Of Love And Reverence contient quelques bonnes idées et surtout, il gagne en cohérence par rapport à Valediction. Mais le problème général du disque vient du fait que les titres peinent à se démarquer les uns des autres - sans doute la faute à une production finalement assez lisse – et qui ne donnent pas suffisamment envie d’y revenir. Pour un mélange réussi de synthwave et de goth, on préfèrera retourner au dernier Perturbator…
