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Album
13/01/2023

Inanis Yoake

How Things Seem

Label : Dark Vinyl
Genre : dark folk / rock / afterpunk
Date de sortie : 2023/01/20
Note : 80%
Posté par : Emmanuël Hennequin

Bien des gens ont accompagné Inanis Yoake (projet né au moment du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19) dans l’achèvement de cette collection studio 2023. 

Eux ont le souci du détail. Ils ont aussi du réseau (comprenez reconnaissance des pairs) et nous l’avions senti dès le premier essai, sorti sur Dark Vinyl (In A Summer’s Silence, 2020). Le label semble vouloir les garder, et comme on le comprend. Inanis Yoake sait entretient les fidélités. D’illustres noms de la scène neofolk (entre autres Matt Howden de Sieben, Tony Wakeford de Sol Invictus [ex-Death In June, de retour ici]) ont apporté en 2022 leur contribution à l’art nouveau du binôme principal composé de Risa Hara (piano, synthés, cordes, arrangements) et Simone Skeleton (guitares, chant). Et lorsque Wakeford chante ("The Edge of your Street"), nous croirions écouter la conversation de familiers et anciens cousins. C'est gorgé de cordes, posé, mélancolique, beau. Moment suspendu et à la puissance maîtrisée, à l'image de tout ce sensible décorum.

How Things Seem n’est pas un disque de rupture. Les délicatesses feutrées de l’afterfolk se fondent à nouveau dans des vibrations électrisées, accouchant d’une forme hybride, équilibrée et subtile en rendu. La multiplicité des intervenants permet au binôme d’obtenir un niveau de relief et d’arrangement qui se remarque. Le son s’est affermi, une énergie nouvelle transpire ("Left behind", le beau "Niente Resta" ou encore ce "Nowhere" dont les tonalités vocales nous rappellent un vieil Ikon) et les voix de l’invitée Vivienne Cure opèrent ("Abandoned", moment fort du disque). Alors on le sent : l’alliance que forge Inanis Yoake entre électricité et acoustique s’est affirmée, affinée, dans une continuité d’intention par rapport au premier format long. Les chansons vous enveloppent, les cordes de Howden enchantent ("In the Heart of Nothing") et Inanis Yoake, en fin de parcours, épaissit ses ténèbres ("How Things seem"). Une démarche bonifiée avec le temps.