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Album külte
19/08/2022

Interpol

Turn On The Bright Lights

Label : Matador
Genre : indie / post-punk
Date de sortie : 2002/08/20
Posté par : Vänessa Lobier

Le fardeau du premier album parfait ?

Il y a vingt ans presque jour pour jour, Interpol venait agiter la scène new-yorkaise avec la sortie d’un magistral premier album, Turn On The Bright Lights. Un disque devenu incontournable et auquel chaque album du groupe n’aura de cesse d’être comparé, parfois injustement, et à qui l’on ne pardonnera finalement pas de n’avoir jamais retrouvé ces "sommets-là". Aujourd’hui encore, la noirceur incandescente de Turn On The Bright Lights demeure intacte. Son esthétique en a fait un des albums fondateurs du mouvement post-punk revival du début des années 2000. Il suffit de plonger dans sa tracklist pour comprendre pourquoi.

"Untitled", le morceau d’ouverture vient poser les bases de ce qui fonde la musique d’Interpol, à savoir la place précise de chaque instrument, un sens de la mélodie irrésistible, et la voix de Paul Banks qui vient s’y fondre de manière imparable, et irradie.

"Obstacle 1", lui, dévoile une facette plus directe du groupe. L’énergie qui s’en dégage est irrésistible, le chant de Banks est redoutable d’intensité et la mélodie infectieuse à souhait. Le rythme ralentit sur "NYC", un bijou de noirceur dont le "it’s up to me now / turn on the bright lights" résonne toujours aussi fort vingt ans plus tard. Autre titre élevé au rang de classique, "PDA" fait partie des incontournables de la discographie d’Interpol, surtout en concert : c’est celui que vous reconnaissez dès les premières notes de batterie. L’énergie ne faiblit pas sur "Say Hello to the Angels" qui défile à toute allure, au rythme des guitares.

Après une première moitié d’album parfaite, "Hands Away" vient à nouveau témoigner du potentiel émotionnel d’Interpol. Le titre laisse toute sa place à la mélodie et la voix lointaine de Banks se veut aussi énigmatique que les paroles. "Obstacle 2", "Stella was a Diver and She’s always down" et "Roland" forment quant à eux un trio devenu culte. Que ce soit la beauté du premier, la mélodie inoubliable du deuxième ou encore la rage palpable du dernier, la palette entière d’Interpol est exposée dans ces trois titres. L’album se clôture de façon magistrale avec "The New" et son incroyable ligne de basse, mais aussi et surtout "Leif Erikson", dont la beauté glaciale en fait sans doute l’un des plus grands titres d’Interpol.

Turn On The Bright Lights a marqué au fer rouge la carrière du groupe américain, une tournée lui a d’ailleurs été consacrée pour les quinze ans de sa sortie. Mais bien au-delà d’Interpol, cet album aura eu une influence considérable sur le renouveau du mouvement post-punk/new wave qui a eu lieu durant ces années-là et qui a vu émerger des groupes comme Editors, She Wants Revenge, Bloc Party ou encore White Lies. Il s’agit là d’un album majeur. Son aura demeurée intacte, vingt ans après, lui confère le statut d'incontournable. Mais s’il est intouchable dans la discographie d’Interpol, on ne saurait réduire le groupe à Turn On The Brights Lights. Antics est sans doute tout aussi culte et le reste des albums du groupe est gorgé de merveilles. Reste que sur la durée, c’est sans doute le cru 2002 qui brille le plus fort.

Tracklist
  • 01. Untitled
  • 02. Obstacle 1
  • 03. NYC
  • 04. PDA
  • 05. Say Hello to the Angels
  • 06. Hands away
  • 07. Obstacle 2
  • 08. Stella was a Diver and She’s always Down
  • 09. Roland
  • 10. The New
  • 11. Leik Erikson