Yurii Samson et Andrii Kozhukhar sculptent cinq (en majorité longues, entendez sept, huit minutes) architectures abstraites et au sein desquelles une matière dronesque et bruitiste ouvre des espaces réflexifs. Ant-Zen donne nouvelle vie à une œuvre parue à l’origine en 2017, en succession à Corpus Caeli (2016) et au fil de laquelle Kadaitcha peint des tableaux du trouble, de la perturbation. C’est fait sans violence. Il y a de la retenue, du grain, des saturations organiques ("Bushmeat"). Les voix se dirigent vers mornes plaines, tirent vers le bas ("Symbiote"). Les secondes défilent et vous prenez conscience de leur préciosité, de la chance que nous avons d’être en vie. Un vécu prophétisé. Profitez, tant que faire se peut.