Kwoon is back ! Revenue de la Lune, la formation hexagonale menée par l’aventurier Sandy Lavallart vous promet du grand le 21 février 2025… Quatorze ans (eh oui !) après la parution de l’EP The Guillotine Show, le groupe propose une collection de titres soyeux recueillis en long format. Odyssey n’est que leur troisième album, il succède à When The Flowers Were Singing, sorti en… 2009 ! En effet, le combo s’était un temps mis en sommeil au milieu des années 2010, avant de revenir aux affaires au début de la décennie actuelle. Des singles ont alors émergé, dont certains se retrouvent sur ce nouveau disque ("Life", "Last Paradise", "King of Sea", "Blackstar" et "Jayne"). Mais le leader de la bande s’était surtout fait remarquer dernièrement par ses concerts dans des lieux insolites filmés par drone et GoPro.
Odyssey est une collection de douze morceaux, fortement teintés de mélancolie et de romantisme. "Leviathan" débute en déroulant un post-rock de bonne facture, assez traditionnel, renvoyant aux premières passes d’armes de Kwoon, quand on les comparait à Mogwai, God Is An Astronaut ou Explosions In The Sky. Nous vous parlons d’un temps que les moins de vingt ans… Puis, les Français bifurquent vers des directions calmes, nostalgiques et orchestrales. En effet, les cordes ont ici beaucoup d’importance et renforcent merveilleusement l’émotion présente à chaque instant. La voix chaude de Sandy enchante littéralement l’auditeur. Avec son timbre désabusé et suave, il évoque indubitablement Thom Yorke ("King of Sea", "Jayne"), voire même le Leonard Cohen des années 1960 ("Fisherman").
Ainsi, cet opus s’impose par la maîtrise des atmosphères créées par les musiciens. Toujours dans des tonalités mineures et expressives, les pistes conservent chacune la même ligne mélodique. Celle-ci peut être portée par la guitare, le synthétiseur ou le violon. Ce manque de variation garantit une profonde unité, nous donnant l’impression d’écouter une bande-son onirique (à l’image de la pochette). Il y a là une dimension cinématographique certaine. Prêtez attention en particulier à "Blackstar" et "Keep on dreaming" et vous verrez précisément où nous voulons en venir ! Ce nouvel effort navigue ainsi entre indie rock, ambient léger et une forme néoclassique addictive, privilégiant toujours la poésie et la sensibilité. Nous nous plaisons par exemple à reprendre avec ivresse les chœurs de "Youth" et "Keep on dreaming" !
Des territoires inédits à explorer… Tel est le moteur de Kwoon et de son chanteur. Voyager autour de la Terre, s’asseoir avec sa guitare et sublimer la beauté de notre environnement par une musique belle à pleurer. Notre rocker globe-trotter s’est attelé à cette tâche récemment. Parfois, il daigne revenir entre quatre murs, dans l’enceinte d’un studio, mais n’oublie pas d’envoûter ceux qui l’approchent avec ses sons venus d’ailleurs. Odyssey porte décidément bien son nom. Il s’agit d’un périple qui donne foi en l’humanité, en la nature. Les souvenirs affleurent et on se plaît à rêver d’espace quand la fureur cosmique nous saisit ("Last Paradise", "Fisherman"). N’essayez pas d’analyser ce que vous entendez, laissez-vous simplement emporter par ce flux magique qui vous transportera loin, vers un endroit où la pesanteur est absente.
