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Album
30/10/2019

Leprous

Pitfalls

Label : Inside Out Music
Genre : metal / progressive rock
Date de sortie : 2019/10/25
Note : 95%
Posté par : Vänessa Lobier

Le nouvel album de Leprous risque d’en déstabiliser plus d’un, notamment ceux qui sont toujours bloqués à l’ère Bilateral (2011). La formation norvégienne continue de s’affranchir des étiquettes et poursuit un peu plus les explorations musicales que l’on avait commencé à sentir sur Coal (2013), mais plus encore sur The Congregation (2015) et surtout sur Malina (2017). Pitfalls est véritablement construit autour du chanteur Einar Solberg et de son expérience personnelle, celui-ci ayant souffert de dépression et d’anxiété durant plusieurs mois, ce qui se reflète dans la noirceur des paroles.

Les deux premiers singles sont magistraux. Sombre et cinématographique, "Below" démarre tout en douceur puis explose sur un refrain imparable, dont Leprous a le secret, où la voix d’Einar s’envole sur une orchestration sublime. Plus lumineux "Alleviate" colle lui aussi des frissons, mais sera sans doute l’un des morceaux les plus controversés de l’album. Quasiment pop dans son approche, il s’agit d’un titre atmosphérique, aérien qui monte lentement en puissance pour l’un des plus beaux finals que Leprous nous ait offert, le tout accompagné d’un clip sublime. "Distant Bells", le troisième extrait présenté débute sur un piano minimaliste, qui se déploie très lentement, avant de se transformer en un morceau épique où les cordes (le solo de violoncelle est beau à pleurer) et les touches électro font des merveilles. On retiendra aussi la délicatesse d’ "Observe the Train", titre mélancolique assez à part et qui se dévoile un peu plus à chaque écoute.

Mais Pitfalls n’est pas que douceur. Le côté groovy de Leprous ressort sur "I lose Hope" avec son beat obsédant et sur "By my Throne", au potentiel tubesque évident avec ses sonorités électro-futuristes. Il contient son lot de titres plus agressifs, "At the Bottom" démarre sur un synthé très 80’s avant de sortir les guitares sur le refrain et de permettre à Einar de déployer la puissance de sa voix. "Foreigner" fait lui aussi la part belle aux guitares et contient certainement le refrain le plus sombre de l’album "it’s a fight to stay alive / it’s a fight against myself".
Le disque se conclut avec un titre qui devrait ravir les fans de prog, long de plus de onze minutes, "The Sky is Red" est une épopée sonore incroyablement riche où se côtoient chœurs, riffs de guitares et batterie tribale pour un rendu quasi mystique.

Sur Pitfalls, chaque chanson vit par elle-même et propose une invitation dans son univers propre sans pour autant que l’ensemble ne perde en cohérence. Pour peu que l’on accepte de se laisser emporter par la musique, le voyage est magnifique. Les cordes, les éléments électroniques sont très justement dosés et les membres du groupe démontrent une nouvelle fois qu’ils sont des musiciens hors pair. Si l’on ajoute à cela la performance vocale d’un autre monde d’Einar Solberg, on tient là l’un des plus beaux albums de l’année - si ce n’est le plus beau - et un sommet dans la discographie du groupe.

Tracklist
  • 01. Below
  • 02. I lose Hope
  • 03. Observe the Train
  • 04. By my Throne
  • 05. Alleviate
  • 06. At the Bottom
  • 07. Distant Bells
  • 08. Foreigner
  • 09. The Sky is red