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Live report
02/11/2021

Linea Aspera

Live @ Petit Bain (Paris) | 29/10/2021

Contexte : tournée européenne 2021
Lieu : Petit Bain │ 7 port de la Gare @ Paris (75 013)
Photographies : Stëphane Burlot
Posté par : Vänessa Lobier

Il y avait une atmosphère particulière au Petit Bain ce soir-là. Le public était venu en nombre pour le retour sur scène de Linea Aspera. Le groupe avait débuté sa tournée européenne quelques semaines auparavant et voilà que quelques jours avant la date parisienne, Alison Lewis annonçait que le reste de la tournée était annulé, une urgence familiale l’obligeant à retourner en Australie, dès la réouverture des frontières le 1er novembre. Seules les trois dernières dates d’octobre étaient maintenues, dont Paris. Un sentiment d’être privilégiés donc, même s’il est difficile de ne pas penser à ce que traverse personnellement Alison.

La soirée a débuté avec Dalhia, un duo parisien dont le set de trente minutes très rythmé a réussi à emballer la salle. Après quelques minutes de pause, Linea Aspera arrive sur scène un peu avant 21h30 avec "Preservation Bias". Le titre est parfait pour poser l’ambiance à la fois froide et énigmatique qui s’étendra durant tout le set, ambiance d’ailleurs renforcée par les jeux de lumière. Mais, si les sons sont plutôt froids, l’émotion n’est jamais absente. L’un des premiers moments fort arrive sur "Redshift", l’un des meilleurs morceaux du deuxième album, sur lequel la voix d’Alison et les synthés de Ryan font des merveilles. Se dévoile une autre dimension en live. Le set prend ensuite un tournant quasi EBM sur "Attica" et l’enchaînement avec "Event Horizon" et l’incontournable "Malarone" est imparable. Petit Bain danse et transpire, et la froideur de la musique n’y fait rien.

L’arrivée de "Solar Flare" marque le tournant du concert. Sur ce titre, qui évoque les liens familiaux et notamment celui avec sa sœur, l’émotion submerge Alison Lewis. Sa voix se brise dès le début du morceau et il lui faut quelques instants pour parvenir à reprendre le cours de la chanson. Ce qu’elle parviendra à faire de manière assez magistrale en lâchant même un cri de rage sur la fin du titre. Le public ne manque pas de lui témoigner son soutien, et à ce moment-là arrive le premier échange avec la salle : un simple "thank you" rempli d’émotion. Après l’excellent "Synapse", Alison annonce déjà la dernière chanson - "Reunion" - et s’éclipse avant même que la musique s’achève. Le public demande un rappel qui ne viendra pas, et l’on se demande encore si cette fin un peu abrupte était prévue ou bien si l’émotion était trop forte pour poursuivre.

Malgré une fin de concert un peu étrange et une absence quasi totale de communication avec le public, Linea Aspera a délivré une très belle performance d’un peu plus d’une heure, avec une setlist équilibrée entre ses deux albums studio et même deux titres issues de Preservation Bias, compilation de raretés sortie en 2019. On regrettera seulement l’absence de "Wave Function Collapse", l’un des titres les plus marquants de LP II. Si Ryan Ambridge reste en retrait derrière ses machines, Alison Lewis dégage une présence magnétique et sa voix puissante s’avère aussi incroyable en live que sur les albums studio.

Setlist
  • 01. Preservation Bias
  • 02. Equilibrium
  • 03. Redshift
  • 04. Hinterland
  • 05. Entropy
  • 06. Decoherence
  • 07. Lamanai
  • 08. Attica
  • 09. Event Horizon
  • 10. Malarone
  • 11. Detachment
  • 12. Solar Flare
  • 13. Synapse
  • 14. Reunion