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Album
05/01/2023

Maschinenzimmer 412

Malfeitor

Label : Cold Spring
Genre : black / heavy industrial
Date de sortie : 2022/11/04
Note : 75%
Posté par : Emmanuël Hennequin

Enregistré en 1989, sorti à l’origine sur le label suédois culte Cold Meat Industry et dernier opus paru sous le nom de Maschinenzimmer 412 (véhicule des visions de Henrik Nordvargr Björkk, Jouni Ulvtharm Ollila et Leif Holm – cf. Pouppée Fabrikk), Malfeitor s’avérait difficile à trouver depuis deux dizaines d’années. Cold Spring, dont l’entreprise de conservation de la mémoire des musiques ambiantes, expérimentales et industrielles, ne date pas d’hier, entreprend avec cette réédition de sublimer l’œuvre originelle : 1) masterisation supervisée par Henrik Nordvargr Bjorkk lui-même et finalisée (comme de coutume pour les références du label du Royaume-Uni) par Martin Bowes (Attrition) / 2) design revu – et comment ! – par Abby Helasdottir (Gydja), n’en jetez plus. La version 2022 de Malfeitor prend une forme que l’on a forcément envie de qualifier de définitive, et pas que pour faire beau.

Malfeitor : un disque où resplendit la noire sévérité des rythmiques du premier projet : des bruits d’usine apparaissent en mode subliminal dans le sourd ronronnement des tourneries, inextinguibles et désespérément froides (les boucles du morceau éponyme, un enfer sur Terre). Le vrombissement des basses et les masses répétitives et métalliques de la frappe ("Cold Face" ou "August Piccards Nightmare", entre autres) marquent fondamentalement un travail aux atmosphères terminales. Et tout ceci est le fruit d’une impulsion, d’une performance : c’est une musique jouée en session, et que le groupe n’a pas souhaité enrichir excessivement en post-production. Autrement dit : le principal est dit dans l’instant, la retouche se fera le moins possible en studio une fois faites les prises principales. Le collectif et le label tiennent à rappeler la démarche à l’occasion de cette réédition, soulignant la dimension brute de l’art, et l’authenticité de la forme imprimée sur ces bandes.

Particulièrement austère, le sound design de Malfeitor n’est pas à voir, avec le recul, comme le chant du cygne mais plutôt comme la fin d’un premier cycle. L’entité mutera plus tard, bien sûr, en MZ.412. Oppressant mais dénué d’explosions orchestrales, ce disque dont transpire un feeling mortuaire veut accomplir une vision. Ses formes dures, sales, radicales (le son robotique, puissant et vintage sur "Ecaf Dloc II") ont été abouties à partir d’outils pouvant aujourd’hui être perçus comme rudimentaires. Elles n’en impressionnent que plus.

Tracklist
  • 01. Virus
  • 02. Malfeitor
  • 03. The Death of Lasarus
  • 04. Cold Face
  • 05. August Piccards Nightmare
  • 06. Introspektion
  • 07. Public Worship
  • 08. Ecaf Dloc II
  • 09. Still