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Album
22/02/2021

Nothing, Nowhere.

Trauma Factory

Label : Fueled By Ramen
Genre : emo / rock / pop punk
Date de sortie : 2021/02/19
Note : 70%
Posté par : Vänessa Lobier

Derrière le nom nothing, nowhere. se cache Joe Mulherin, un jeune artiste américain qui commence à faire sérieusement parler de lui outre-Atlantique… surtout depuis sa signature chez Fueled By Ramen, label célèbre pour avoir dans son roster des groupes tels que Fall Out Boy, Panic! At The Disco ou encore Twenty One Pilots. Et pourtant, nothing, nowhere. n’a pas grand-chose à voir avec ses compagnons de label. Il a longtemps été associé à la scène emo-rap, dont Lil Peep ou encore XXXTentacion ont été les chefs de file dans vers le milieu des années 2010. Mais à l’écoute de ses deux premiers opus Reaper (2017) Ruiner (2018) on se rend assez vite compte que le raccourci est un peu rapide et que mis à part un phrasé rappé assez présent, le son de nothing, nowhere. est plus proche de la scène emo ou encore pop-punk. Mais au-delà des tentatives d’étiquetage, ce qui ressort de sa musique c’est surtout une profonde mélancolie et une émotion toujours à fleur de peau.

En 2019, il a collaboré avec Travis Barker (Blink-182) sur un EP intitulé Bloodlust, dont les tonalités étaient plus lourdes. Puis depuis début 2020, nous avons pu découvrir plusieurs titres qui font partie de ce troisième album, Trauma Factory. Les deux premiers extraits proposés étaient assez déroutants. "Nightmare" tout d’abord et son clip en total décalage avec l’image proposée jusque-là, notamment parce Joe Mulherin avait tendance à souvent cacher une partie de son visage. Puis surtout avec "Death" probablement le titre le plus agressif de la discographie de nothing, nowhere. avec ses tendances quasi nu-metal. On sentait alors une volonté d’apporter un changement dans la musique mais aussi dans l’esthétique. Avant que l’écoute des titres suivants "Lights (4444)", "Pretend" et "Fake Friend" ne reviennent à des sonorités plus convenues.

Trauma Factory s’avère finalement être un condensé de tous les univers de Joe Mulherin, ce qui lui fait perdre en cohérence mais lui permettra probablement de gagner en visibilité. Si les thématiques sont sensiblement les mêmes que sur ses deux premiers albums – le mal-être, l’anxiété, la dépression – l’ensemble ne parvient pas à toucher de la même manière. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bons titres sur cet opus ; c’est même plutôt le contraire. "Pretend", "Love or Chemistry" et surtout "Blood" avec sa basse quasi post-punk - en duo avec KennyHoopla – sont très réussis. Mais c’est quand il est le plus vulnérable que nothing, nowhere. est le meilleur, ainsi qu’en atteste le très beau "Real", un titre dépouillé et à fleur de peau sur lequel se livre avec une rare sincérité. Avec ce nouvel opus, nothing, nowhere. démontre que son talent ne se limite pas à un seul genre et si l’on peut regretter le relatif manque d’harmonie de l’ensemble, on ne peut que saluer la volonté de s’affranchir des étiquettes et sa capacité à se renouveler. 

Tracklist
  • 01. Trauma Factory
  • 02. Lights (4444)
  • 03. Buck
  • 04. Love or Chemistry
  • 05. Exile
  • 06. Upside Down
  • 07. Pain Place
  • 08. Fake Friend
  • 09. Death
  • 10. Pretend
  • 11. Blood
  • 12. Nightmare
  • 13. Crave
  • 14. Real
  • 15. Barely Bleeding