Un gothique américain. Premiers morceaux couchés sur la période pandémique.
Octavian Winters, projet impliquant aux côtés de la chanteuse Ria Aursjoen les membres de Thrill Of The Pull Stephan Salit et Randy Gzebb (batterie – membre aussi de Love Club) et le bassiste Jay Denton, œuvre dans un registre aérien et spleenesque. Ses courbes élégiaques, organiques et sa vibration narrative concentrent le jet sur ce premier EP : un son à guitares, élancé, élégant et qui fera écho si vous êtes de ceux qui ont aimé / aiment encore l’éther dans le rock de formations 90’s telles que Faith & The Muse ou Autumn.
Un acteur phare de cette époque bénie est d’ailleurs au rendez-vous, en la personne de William Faith (co-créateur de F&tM avec Monica Richards) à la coproduction de l’EP. Les constructions sonores composant The Line Or Curve, simples mais évolutives, privilégient l’efficacité, alimentée par le chant tout en implication et feeling de Ria Aursjoen. "Undertow" ou "Velveteen" offrent de cette collection de choses les exemples les plus saillants de ce son qui vous emporte : tension vécue, et qui transpire des enceintes. La tension fluctue : Octavian Winters est capable autant de rocks héroïques que de parcours introspectifs ("Nebula", écrit par Ria, conclut l’expérience) et cet ensemble, quoique court, expose un réel potentiel. Nourri de l'idée de l’acceptation de l’isolement, contexte oblige, The Line Or Curve enregistre la mémoire d’une époque. La réouverture du monde sustentera d’une autre manière, sans doute, les manières du quatuor.
