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Album
14/05/2023

Twelve Thousand Days

The Boatman On The Downs

Label : Final Muzik
Genre : neofolk / ambient
Date de sortie : 2023/03/15
Note : 84%
Posté par : Mäx Lachaud

Qui aurait pensé que derrière le projet néofolk le plus passionnant de ces dernières années se cacheraient Martyn Bates (Eyeless In Gaza) et Alan Trench ? Créé à la toute fin des années 1990, leur duo n’a jamais été aussi inspiiré que depuis 2018, où ils ont fait un retour remarqué sur le label Final Muzik avec Insect Silence. Fields’End (2020) et The Birds Sing As Bells (2021) avaient trouvé un équilibre parfait entre atmosphères poétiques, folk traditionnelle et expérimentations électroniques. The Boatman On The Downs, plus sombre et recherché encore, pourrait figurer parmi leurs sommets, à ranger aux côtés des meilleurs albums du Current 93 des années 1990.

Le duo propose une musique profondément hantée, émotionnelle et insondable, qui se nourrit d’une grande variété d’instruments (guitares, flûtes, mellotrons, cloches, bodhran, violons...). "A frankish Casket", avec ses orgues obsédants, est bien représentatif de cette évolution plus angoissante, alors que "Comely" figure parmi les plus belles plages ambient de leur carrière. Sur "Arthur McBride", ils déstructurent un vieil air traditionnel que les jeunes Anglais apprennent à l’école, "Early One Morning", qui vire au psychédélisme pur couvert de guitares hallucinées. "Tale from a Silver City" évoque des ambiances plus dévastées et épurées. "The Summer Tree" se révèle absolument poignant avec ses arrangements médiévaux. La voix de Bates vibre, parfois se brise, à la limite de l’extinction, totalement possédée. On franchit alors un cap qui va être tenu par les cinq morceaux suivants.

"The Emerald Tablet" hypnotise par ses charmes dissonants. "Under what scars" se fait plus aérien avec ses synthétiseurs éthérés, sa mélodie vocale virevoltante et ses cordes délicates, tout comme le mélancolique "The Boatman". Le terrifiant "As the Sun", à la limite de la musique improvisée, dirige le périple vers des abstractions plus sombres, avant que l’album ne se termine sur un pur air folk avec "The Brides of May" comme issu de la bande originale de The Wicker Man
Un très grand cru.

Tracklist
  • 01. Comely
  • 02. A frankish Casket
  • 03. Arthur Mcbride
  • 04. Tale from a Silver City
  • 05. The Summer Tree
  • 06. The Emerald Tablet
  • 07. Under what Scars
  • 08. The Boatman
  • 09. As the Sun